Les nouvelles relations internationales et la paradiplomatie identitaire

Stéphane Paquin, Bulletin d'histoire politique.

Publié le 30 septembre 2001

Jusqu’à tout récemment, le monde tirait sa justification du système westphalien. Ce système est apparu à la suite de la paix de Augsbourg en 1555 et du Traité de Westphalie de 1648 qui va mettre fin à la guerre de Trente Ans en Europe. Le Traité de Westphalie jette les bases d’une société internationale fondée sur trois principes. Le premier est le « rex est imperator in regno suo », qui signifie que le roi est l’empereur de son royaume. Ce principe, mieux connu sous le nom du principe de souveraineté, implique qu’il n’existe aucune autorité supérieure au roi dans son royaume et que chaque roi est indépendant et l’égal des autres. Le second principe est le « cujus regio, ejus religio », qui signifie que le roi est libre de choisir la religion de son royaume. Ceci implique que les puissances étrangères ne peuvent pas intervenir dans les affaires internes d’un royaume sous prétexte de défendre une minorité religieuse. Ce principe sera mieux connu sous le nom de doctrine de la non-ingérence dans les affaires d’une autre puissance. Le troisième principe est celui de l’équilibre des puissances. Ce principe vise à empêcher l’apparition d’une puissance hégémonique qui dominerait les autres. Le système westphalien est imaginé afin de mettre fin aux prétentions universelles de la Res publica Christiana. Avec le temps, il se formalisera, ouvrant ainsi la voie à l’avènement de l’État-nation et du droit international fondé sur les États.

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Stéphane Paquin

Professeur, École nationale d'administration publique
Directeur exécutif du GÉRIQ