« America First » Géopolitique du nouveau désordre commercial mondial
Stéphane Paquin, Les grands dossiers de la diplomatie.
Les actions de l’administration Trump afin de promouvoir le «commerce libre, juste et réciproque», sont particulièrement agressives. Même avant d’accéder à la présidence, Donald Trump soutenait vouloir tourner la page sur des décennies d’accords commerciaux « injustes » qui ont eu pour effet de sacrifier la prospérité des Américains en raison de la délocalisation d’entreprises et des emplois américains à l’étranger.
C’est en raison de cette situation que lors de son discours d’investiture en tant que 45e président des États-Unis, le 20 janvier 2017, Donald Trump a claironné sa stratégie du « America First ». La traduction de cette doctrine en matière de commerce international signifie une obstruction systématique du système multilatéral avec comme objectif de paralyser le mécanisme de règlement des différends de l’OMC – cet objectif sera atteint dès le début du mois d’octobre- mais également de se retirer du Partenariat transpacifique et d’imposer la réouverture d’accords commerciaux comme l’ALENA avec le Canada et le Mexique ou encore l’accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée du Sud. Les États-Unis de Trump ont désormais une prédilection pour un bilatéralisme agressif puisque qu’il leur permet plus facilement jouer la carte de la puissance.
Stéphane Paquin
Professeur, École nationale d'administration publique
Directeur exécutif du GÉRIQ